À l’œil : repères d’étiquettes
Pour le consommateur, la distinction la plus visible reste l’étiquette. Un vin estampillé “AOP Languedoc”, “AOP Pézenas” ou “AOP Picpoul-de-Pinet” promet une origine hyper-ciblée, parfois gage de prestige, associée à un style. L’étiquette d’une IGP mentionne “IGP Pays d’Hérault”, “IGP Côtes de Thongue”… elle mettra souvent en avant le ou les cépages, ce qui séduit ceux qui cherchent à s’y retrouver dans la jungle ampélographique.
Au nez et à la bouche : profils et diversité
Les AOP cherchent une expression reconnaissable : le carignan façon Minervois, la syrah des Terrasses du Larzac, la minéralité du picpoul. Les IGP misent sur la variété, l’accessibilité, parfois sur un fruité immédiat ou une originalité de style. Sur quelques domaines, les deux approches cohabitent : le même vigneron peut façonner une “bouteille signature” en AOP et tenter des cuvées d’auteur en IGP, jouer sur les degrés alcooliques, les élevages ou les assemblages pour offrir des palettes de sensations inattendues.
- Exemple concret : Sur le domaine cité par Le Figaro Vin (“Domaine de la Dourbie”), un chardonnay élevé sur lies bâtonnées en IGP Pays d’Hérault côtoie une cuvée de grenache pur AOP Languedoc. Deux mondes, deux intentions, mais issus de la même terre.
Au porte-monnaie : une différence de prix ?
Longtemps, l’AOP a signifié « haut de gamme », tandis que “Vin de Pays” désignait l’entrée de gamme. Cette frontière s’efface : de nombreuses IGP du département titillent les 10 à 20 €, certaines vont bien au-delà, notamment sur des micro-cuvées en biodynamie ou nature ; à l’inverse, le marché porte aussi des AOP vendues en grande distribution à moins de 7 €. Plus que le label, c’est désormais le nom du domaine, le savoir-faire, et le récit proposé qui déterminent la valeur aux yeux du public (voir étude FranceAgrimer, 2021).